Pour introduire le dossier de La Nouvelle Revue du Travail consacré au thème « Indépendance et Salariat », Sophie Bernard (Université Paris Descartes) et Marnix Dressen (UVSQ) proposent des éléments de débat sur la dynamique en cours dans le monde du travail. Une rétrospective sur la manière dont le travail salarié est saisi par le droit (Loi Martin Nadaud -1815) offre l’occasion de mettre en perspective le phénomène de « déstabilisation » du salariat que les sociologues observent depuis les années 1970, considérant l’émergence de formes hybrides d’emploi en réponse à la progression du chômage. Les pouvoirs publics s’appliquent dès alors à proposer des dispositifs de sécurisation des parcours face à l’incitation de plus en plus prégnante pour les chômeurs à créer leur propre entreprise.

Ainsi, assiste-t-on d’un côté au bouleversement des statuts d’emploi, et de l’autre à la convergence des conditions de travail des indépendants et des salariés (processus de tertiarisation du travail, implications de la subjectivité). La différence qui reste la plus saillante entre les deux populations se résume ainsi : « Le salarié vend sa force de travail, l’indépendant vend le produit de son travail ». Les auteurs distinguent deux interprétations analytiques des mutations en cours : la première donne à voir la situation actuelle sous l’égide d’une précarisation générale ; la seconde s’articule autour de l’effervescence d’une « nouvelle figure du travailleur » décuplant les potentialités d’émancipation du salariat traditionnel.

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Mais aussi sur le site de la Fondation Travailler Autrement:

> Le rapport de France Stratégie sur les redéfinitions , de l’emploi, des statuts et des protections

> L’article : Pourquoi ne parle-t-on pas de la qualité de vie au travail des indépendants ?