Etude européenne sur les Transitions professionnelles – 2014
À l’occasion de son 2e grand colloque du 25 novembre 2014, la Fondation Travailler Autrement a dévoilé une nouvelle étude européenne ayant pour thème : « Transitions professionnelles : et si on réformait enfin de le marché du travail ? ».
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LES MUTATIONS DU TRAVAIL ET DE L’EMPLOI
L’étude européenne corrobore des constats unanimes : la frontière se creuse entre insiders et outsiders, et ces derniers subissent d’avantage les transitions professionnelles que ceux qui sont déjà intégrés dans l’emploi.
En revanche, la frontière se brouille entre activité et chômage: le salariat traditionnel commence à s’effriter face à la croissance d’autres formes d’emploi plus autonomes et à l’émergence de nouveaux intermédiaires (portage salarial, coopératives d’activité, groupements d’employeurs…).
MAÎTRISER LES TRANSITIONS PROFESSIONNELLES POUR SÉCURISER LES SALARIÉS
L’enjeu est alors de mettre en place de nouvelles régulations afin de concilier volonté d’émancipation, besoin de sécurisation et souplesse du marché du travail. Cela revient à lever les freins qui limitent le pilotage par chacun de son parcours professionnel et à renforcer l’autonomie des actifs. Mais comment simplifier et sécuriser les transitions professionnelles ?
La commission européenne promeut en ce sens les politiques de flexisécurité depuis les années 1990. La logique consiste à équiper les individus pour faire fonctionner le marché du travail plutôt que d’équiper le marché du travail pour faire fonctionner les individus. Mais les différences nationales en matière de politiques et de pratiques restent fortes.
LES 7 LEVIERS DE RÉUSSITE DES « TRANSITIONS PROFESSIONNELLES RÉUSSIES »
À partir d’un benchmark réalisé auprès de dix pays européens, il apparaît que les transitions professionnelles de qualité exigent la mise en place de mécanismes de régulation et d’incitation dans 7 domaines :
- Développer la formation tout au long de la vie, en particulier pour les moins qualifiés, pour préserver l’employabilité et permettre les reconversions professionnelles
- Renforcer la protection des indépendants et des emplois atypiques
- Faciliter les interruptions de carrière et les aménagements du temps de travail, notamment en fonction de la conjoncture économique
- Limiter les risques de la mobilité externe de sorte que les transitions puissent se révéler de réelles opportunités
- Accompagner les reclassements, à l’image des fondations du travail en Autriche
- Simplifier le système pour rendre de la visibilité et de l’autonomie aux actifs
- Anticiper les évolutions du marché du travail pour permettre à chacun d’avoir une bonne connaissance de ses perspectives d’évolution.
DES INSPIRATIONS POUR LE MODÈLE FRANÇAIS
En 2014, la France (comme notre voisin italien) est mal classée sur ces indicateurs, et ne facilite pas vraiment les transitions professionnelles de nos concitoyens. Si les dispositifs institutionnels ont été créés, ils sont souvent complexes, peu connus, créés en ordre dispersés et très peu utilisés. Notre système anticipe trop peu les conséquences humaines et sociales des mutations économiques. La France pourrait ainsi lutter contre la dualité de son marché du travail, rendre la protection sociale moins dépendante du contrat de travail, et lutter contre le moindre « trou » dans les transitions professionnelles.
POUR RÉUSSIR LES TRANSITIONS, REDONNER DE LA VISIBILITÉ AUX SALARIÉS
Plusieurs rapports sur le marché du travail ont mis en avant la nécessité de changer de paradigme en s’attachant plus à la protection des personnes que des statuts, des contrats.
C’est vers cette vision que la France doit tendre. L’enjeu-central est de redonner de la visibilité aux travailleurs sur leurs droits sociaux et proposer une portabilité intégrale des droits sociaux.
Cette portabilité se concrétiserait par la fusion de tous les droits, les rendant portables et transférables, rattachés à chaque individu et non plus nécessairement à un poste. L’ensemble de ces droits pourrait être unifié dans un outil unique (un compte unique) permettant à chacun de piloter sa trajectoire professionnelle.
L’expérience de nos voisins montre qu’il existe trois facteurs clés de succès pour mener à bien ce type de réforme ambitieuse : une prise de conscience nationale, la levée de freins culturels, un dialogue social intense et de qualité, la simplicité du dispositif choisi.