« Ma vie sans CDI » : génération Y et précaire
« En France, plus de 8 recrutements sur 10 prennent aujourd’hui la forme d’un CDD ». Dans son numéro daté du 10 mars, L’Obs est parti à la rencontre de ces Français qui enchaînent les contrats précaires.
Les chiffres de 2015 parlent d’eux mêmes : 87 % des embauches se sont faites sous la forme de CDD, dont 80 % représentaient des contrats d’une durée de 1 mois ou moins renouvelable.
Le contrat de travail à durée indéterminée, amorcé dans les années 80, est souvent synonyme d’incertitude : il rend plus difficile le fait de trouver un logement ou de contracter un crédit. Dans une époque où règne un chômage massif, les nouvelles formes d’emploi, comme l’auto-entrepreneuriat ou les contrats temporaires, s’imposent car caractéristiques du besoin de flexibilité prégnant à l’heure actuelle. Outre le CDD, il existe près de 38 types de contrat temporaires (contrat aidé, contrat emploi jeune…)
L’Obs est allé à la rencontre de Natacha, saisonnière, Martina et Fanny, deux amies qui se sont lancées dans l’entrepreneuriat, ou encore Loïc apprenti… Aurélien – en couverture – est intérimaire. Il travaille depuis deux mois sur une plateforme logistique d’un grand supermarché et « croise les doigts pour que ça dure ». Son contrat est renouvelé à la semaine. Son agence d’intérim lui a assuré qu’il serait renouvelé ainsi pendant au moins quatre mois. Mais le jeune homme est pragmatique : « Je suis préparateur de commandes, c’est un poste physique voilà pourquoi ils renouvellent les équipes régulièrement ».
Si Aurélien ne s’inquiète pas pour son avenir, il avoue être passé par des phases difficiles : « Il m’est arrivé de devoir choisir entre mettre de l’essence dans ma voiture ou remplir mon frigo ». Au fur et à mesure de ses petits jobs, il a accumulé assez d’heures de formation pour pouvoir obtenir un permis pour les véhicules de chantier. Il se dit confiant sur l’avenir mais lâche, à demi-mots, qu’étant donnée sa situation instable, il n’a pas intérêt à tomber malade…
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