Stop aux discriminations : #lescompetencesdabord (Ministère du Travail)
Le ministère de l’Emploi et du Travail a lancé une campagne de sensibilisation pour lutter contre la discrimination à l’embauche. Pendant deux semaines, plus de 2 000 affiches (exemple ci-contre) seront déployées dans l’espace public.
Ces affiches mettent en scène deux personnes, une blanche et une de couleur, toutes deux candidates à un emploi. Pour la première, le recruteur annonce une réponse positive » A demain », tandis que la seconde, une personne de couleur, une réponse négative « Désolé on ne cherche personne ». Cette campagne s’inscrit dans une le souhait affiché de la part du gouvernement de lutter contre les discriminations à l’embauche.
Des chiffres préoccupants
Pour Pascal Bernard, de l’Association Nationale des DRH-ANDRH, « la France est en retard en matière de lutte contre les discriminations ». Selon le dernier baromètre du Défenseur des droits et de l’Organisation internationale du travail, un demandeur d’emploi sur trois estime avoir été victime de discrimination. En période de chômage et de crise, 85 % des chômeurs sentent que ces discriminations sont décuplées. L’Organisation rappelle que les principaux freins à l’embauche, outre l’origine ou la couleur de peau, sont d’abord l’âge ou la maternité.
Quartiers populaires : premières cibles
A diplôme égal, il y a deux fois plus de chômage chez les jeunes des quartiers populaires. Myriam El Khomri qualifie cette situation d' »humiliante ». Le think thank Terra Nova indique dans un rapport que « les hommes perçus comme musulmans pratiquants ont jusqu’a quatre fois moins de chance d’être convoqués pour passer un entretien d’embauche que des hommes vus comme catholiques pratiquants ». Des barrières existent, et elles sont encore fortes.
Côté Entreprise
Cette campagne de sensibilisation s’inscrit dans un ensemble de mesures lancées par le gouvernement. En parallèle, deux opérations de testing auprès de « plusieurs dizaines d’entreprises de plus de 1.000 salariés » ont été lancées. Le but affiché est d’évaluer les process d’évaluation et de sanctionner les mauvaises pratiques. A ce titre, la ministre du Travail se montrera intransigeante et prête à pratiquer le « name and shame » (à publier les noms) des entreprises qui ne feront rien pour améliorer leurs pratiques de recrutement . Courant juin, le groupe France Stratégie publiera une étude sur les discriminations à l’embauche.
> A lire : L’article Le gouvernement veut faire la peau aux discriminations (paru dans Challenges)
> A consulter : la campagne #lescompetencesdabord sur Twitter