« Parlons Travail », l’enquête en temps réel de la CFDT
Depuis le 22 septembre 2016, la CFDT publie en temps réel les résultats de l’enquête Parlons Travail. Réalisée à partir d’un échantillon exceptionnel de plus de 200 000 personnes à travers 172 questions, la CFDT a voulu offrir aux travailleurs une opportunité de casser les préjugés et de témoigner de leurs préoccupations.
Il ressort de cette enquête que nous entretenons un rapport dual avec le travail : les sondés disent aimer leur travail, ils y sont attachés et se sentent utile grâce à lui, mais tous sont loin d’être satisfaits. Les questions de rémunération, de condition de travail, de séparation entre vie privée et vie professionnelle, de santé (physique et psychologique) viennent nuancer ce constat de satisfaction.
La CFDT tire sept enseignements de cette grande enquête.
Les Français aiment leur travail
Si 81 % des répondants affirment travailler avant tout pour subvenir à leurs besoins, les sentiments d’épanouissement, d’utilité ou les relations humaines au travail font que les sondés ont un rapport positif à leur travail. D’après les résultats de l’enquête « Parlons travail » :
- 77 % des répondants disent aimer leur travail ;
- 58 % affirment prendre souvent du plaisir au travail ;
- 55 % sont fiers de ce qu’ils font.
L’union fait la force
Les relations humaines occupent une place centrale dans le rapport des sondés à leur travail. Et pour cause, ils sont 79 % à affirmer qu’un collègue sympathique rend le travail plus agréable, et 86 % affirment qu’un collègue pénible peut nuire au travail. De plus, ils sont nombreux à plébiscité le travail collectif.
Un lien incontestable entre santé et travail
Dans cette enquête, les répondants ayant les plus bas salaires évoquent un impact négatif du travail sur leur santé. Le travail aurait des conséquences sur leur sommeil, les douleurs physiques et psychologiques ainsi que sur leur consommation de médicament ou d’alcool. Seul 28 % des répondants considèrent que le travail est favorable à leur santé. Pour 97 % des personnes interrogées, il est juste de tenir compte de la pénibilité dans le calcul de la retraite.
L’intensification et la charge de travail, nuisibles ?
Seuls 28,9 % des personnes ayant répondu à l’enquête estiment que la charge de travail est supportable. 55,6 % sont favorables au partage du travail s’il vise à réduire le chômage, tout niveau social confondu.
Manque d’autonomie et mal-être au travail
L’enquête révèle que le manque d’autonomie est souvent corrélé avec un mal-être au travail. Cette autonomie dépend bien entendu du type de contrat de travail, de la nature de la tâche, mais aussi des ressources matérielles, individuelles et collectives disponibles. A cet effet, 74 % des répondants préfèreraient plus d’autonomie à plus d’encadrement. La CFDT souligne qu’ « il n’y a pas de bonne qualité de vie au travail sans marge de manœuvre pour bien faire son travail, dans de bonnes conditions ».
Le management remis en question
Les répondants ont une image assez négative du management :
- 51 % d’entre eux disent ne pas pouvoir compte sur l’aide de leur supérieur ;
- 62 % estiment que ne pas avoir de management ne changerait rien à leur travail.
Les travailleurs veulent s’exprimer
L’enquête révèle que les travailleurs qui souffrent au travail sont ceux qui disent ne pas avoir assez d’espace pour s’exprimer ou pour s’organiser.
- 79 % des répondants aimeraient que leur entreprise ou administration ait un fonctionnement plus démocratique;
- 73 % d’entre eux veulent participer davantage aux décisions importantes qui affectent leur entreprise ou administration.
En se basant sur ces résultats mis à jour en temps réel, la CFDT a également publié un manifeste avec six propositions pour contribuer à changer le travail :
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- Rééquilibrer le pouvoir dans l’entreprise;
- Faire de la qualité de vie au travail un véritable objectif du dialogue social ;
- Penser le temps de travail autrement ;
- Prioriser la prévention de la santé au travail ;
- Rendre les évolutions technologiques respectueuses du travail ;
- Imposer l’égalité professionnelle et combattre toutes les discriminations.
> Pour en savoir plus, retrouvez les résultats complets de l’étude
> À lire également sur le site de la Fondation Travailler autrement :
Le paradoxe employeurs/employés