Métiers, compétences et passerelles
France Stratégie vient de publier une note de synthèse intitulée « Situations de travail, compétences transversales et mobilité entre les métiers ». Réalisée en partenariat avec Pôle Emploi, les auteurs de cette note partent du constat que les transitions professionnelles seront de plus en plus courantes dans les parcours des actifs français. Ainsi, pour favoriser les mobilités ou les faciliter, France Stratégie propose d’identifier et d’informer les actifs sur les passerelles existantes entre les différents métiers.
Compétences transversales, quésaco ?
Cette étude innovante permet d’aider à définir les compétences dites-transversales pour qu’elles deviennent de véritables leviers d’employabilité. Les compétences transversales désignent les compétences cognitives ou organisationnelles mobilisables dans diverses situations de travail.
Les auteurs sont partis de l’étude de la Dares sur les Conditions de travail (2013) pour identifier les actions quotidiennes et les situations de travail des salariés. En tout, ce sont seize situations qui ont été observées, décryptées et associées à des compétences transversales. Elles ont ensuite fait l’objet d’une classification par métiers. On observe alors la proximité des métiers en fonction des compétences mobilisées.
Quels impacts sur les mobilités professionnelles ?
Les auteurs de cette étude se sont ensuite attachés à réfléchir sur l’impact de cette première classification sur les transitions professionnelles. Il faut savoir qu’aujourd’hui 16 % des actifs sont concernés par ces transitions. En s’appuyant sur l’enquête Emploi de l’INSEE (2005-2015), ils ont caractérisé quatre « aires de mobilité », qui répartissent les métiers comme suit :
- Les métiers manuels et techniques,
- Les métiers de services,
- Les métiers du tertiaire administratif,
- Les métiers dits « cadres techniques et des techniciens ».
Plus loin, cette étude révèle que là où les « compétences transversales sont fortes, les transitions sont plus fréquentes ». Parmi les autres facteurs qui expliquent les mobilités, les auteurs identifient la localisation géographique ou le domaine professionnel.
Compétences transversales, un enjeu de sécurisation des parcours professionnels
Enfin, l’étude est un réel atout pour les politiques de sécurisation des parcours professionnels. D’une part, elle pourrait permettre aux entreprises d’anticiper et de formuler leurs besoins et leurs attentes, ce qui faciliterait les processus de recrutement. Mais elles pourraient également être un outil pour ceux dont les qualifications sont plus faibles car les compétences transversales apparaitraient comme un signal positif d’employabilité.
> Pour consulter l’intégralité de l’étude
> Également à lire sur le site de la Fondation Travailler autrement, Classifier le travail dans la nouvelle économie (Classifying work in the new economy – Cappelli et Keller, 2014)