Éditorial : Accompagner les indépendants dans leur vie quotidienne
La Fondation Travailler autrement a publié récemment la seconde édition de son étude « Travailleurs indépendants : identités, perceptions, besoins ». L’édition de 2017 était la première consacrée à cette population qui n’a cessé de croître jusqu’à présent. En 2017, nous avions souligné que les systèmes politiques, sociaux, syndicaux et organisationnels de notre pays étaient encore sclérosés autour du modèle industriel de l’unité de lieu et de temps. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Ces acteurs majeurs d’un monde du travail en plein bouleversements – qu’ils soient salariés portés, auto-entrepreneurs ou autres entrepreneurs – sont toujours aussi fiers de leur liberté et leur autonomie, satisfaits de l’adoption de ce mode de travail et attachés à ces statuts.
De manière générale, on constate que ces profils d’indépendants retrouvent bien leurs leviers de motivation initiaux dans leur activité actuelle. Ainsi, l’autonomie dans le travail, la plus grande liberté permise par le statut et la possibilité de réaliser des missions intéressantes dans un environnement de travail différent, sont des critères essentiels pour leur épanouissement personnel.
Le deuxième grand enseignement de cette nouvelle édition de l’étude est que le changement des mentalités que nous appelions est en cours. Le débat sur la protection sociale des indépendants se révèle plus que jamais d’actualité. Il en va de la pérennité de l’activité et de la vie au quotidien des plus de 3 millions de nos concitoyens qui ont déjà fait le choix du travail indépendant.
En complément des évolutions législatives récentes, cette étude montre qu’il est important de mettre en place des accompagnements solides et des services visant à faciliter la vie de l’indépendant pour lui éviter une précarité de facto adossée à la liberté qu’il appelle par ailleurs de ses vœux, qu’il soit auto-entrepreneur, salarié porté ou non-salarié. Une chose est certaine, la création de structures « tiers de confiance » pour aider les indépendants à bénéficier réellement de toutes les protections nécessaires (et favoriser ainsi la naissance d’un écosystème de services aux indépendants) tout en réduisant le risque de requalification de la relation contractuelle, nous apparait, au regard, de cette nouvelle édition comme la solution la plus pertinente pour répondre à la double acception contradictoire des indépendants : « Je veux être libre mais je veux de la sécurité ! ».
Patrick Levy-Waitz, Président de la Fondation Travailler autrement
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