Comment ont évolué les rythmes de travail en 2020 ?
La question des rythmes de travail est souvent observée par le prisme du temps de travail. Avec la généralisation du télétravail, cette question devient de plus en plus centrale : la semaine de cinq jours est-elle l’alpha et l’oméga de la productivité ? La journée de cinq heures serait-elle envisageable ? Le tout télétravail devient-il une priorité pour la majorité des actifs ? Le salaire est-il plus important que l’équilibre vie pro-vie perso ? Réponses avec l’observatoire des rythmes de travail de Welcome to the Jungle.
La flexibilité, levier de qualité de vie au travail moins prisée
Par rapport à 2020 (60%), moins de salariés en 2021 veulent travailler dans une entreprise dans laquelle les rythmes de travail sont flexibles (56%). L’année 2020 a laissé son empreinte sur les désirs professionnels des Français. Le premier confinement a mené les salariés qui le pouvaient à adapter leur mode de travail à la crise sanitaire. Ils ont alors fait face à un paradoxe : la flexibilité forcée.
De fait, l’intérêt pour le salaire a augmenté de 2 points, dépassant ainsi celui pour l’équilibre vie privée-vie professionnelle (90 % contre 89%) et devenant le premier critère de bien-être au travail.
Par ailleurs, les salariés accordent une plus grande importance en 2021 aux critères qui donnent du sens à leur travail. Les missions et l’intérêt du poste ont plus d’incidence sur le bien-être des collaborateurs (88%, +2 points) qu’en 2020.
Une chose est sûre, 2020 a mis à l’épreuve les croyances des salariés français.
La question de la flexibilité des horaires
Par rapport à 2020 (60%), moins de salariés en 2021 veulent travailler dans une entreprise dans laquelle les rythmes de travail sont flexibles (56%).
La réponse à cette question diffère en fonction de la situation familiale, sectorielle et géographique des répondants. Les parents et notamment les femmes sont moins enclins à être intéressés par des horaires flexibles. Une nouvelle fois, nous pouvons estimer que le confinement a eu un réel impact sur cette donnée. Cette période a été plus difficile pour les salariés qui ont dû gérer leur travail et leur vie de famille dans le même temps.
Au niveau des CSP, les professions intermédiaires se sont rendu compte que le télétravail n’est pas encore compatible avec l’exercice de certaines professions. Côté cadres et employés, il est clair, malgré une légère baisse, que l’engouement existe toujours : 74 % des cadres et 56 % des employés sont toujours favorables aux horaires flexibles, plus compatibles avec leur statut.
Un autre paradoxe : l’isolement est souvent pointé du doigt par les salariés en télétravail, mais ils sont plus nombreux à dire qu’en 2020, leur rythme de travail leur a laissé plus du temps pour leurs relations entre collègues (64%, +1 point), mais aussi que l’entreprise est plus attentive à leurs besoins en matière de rythmes de travail (57%, +1 point).
Enfin, les horaires fixes sont prisés par les salariés des grandes villes, car cela permet de poser un cadre dans lequel dérouler sa journée de travail, et ne pas empiéter sur la vie privée.
A noter également que par rapport à 2020, les salariés ont davantage l’impression que leur rythme de travail est compatible avec leur bien-être (66%, +2 points), même si la surcharge de travail reste la première cause de déséquilibre entre vie privée et vie professionnelle (48%), surtout parmi les cadres (54%).
Les rythmes de travail dans un futur proche
Plus de salariés en 2021 qu’en 2020 pensent que l’assouplissement des rythmes de travail sera davantage répandu dans les années à venir dans leur entreprise (36%, +8 points) et dans le pays (50%, +4 points). Ils pensent même que les entreprises vont prendre des mesures pérennes pour flexibiliser les rythmes de travail (48 %).
À l’avenir, il faudra veiller à ce que les dérives potentielles de l’hyperflexibilité (hyperconnectivité, heures supplémentaires, inégalités au sein du foyer…) ne surgissent pas.
Pour ce qui est des autres formes de flexibilisation du temps de travail (outre le télétravail sous toutes ses formes), les auteurs de l’étude indiquent qu’ils « sont toujours relativement peu répandus dans les entreprises, certains ont même reculé par rapport à 2020, comme les congés sabbatiques et la journée de 5 heures. Ces dispositifs visant à réduire le temps de travail ou à faciliter la prise de congés ne sont tout simplement pas en phase avec les préoccupations économiques du moment. »
> Pour lire l’étude dans son intégralité
> Egalement à lire sur le site de la Fondation Travailler autrement, Télétravailler, c’est la santé !