Les conséquences de la crise sur le tissu économique français
Cette note de synthèse de France Stratégie analyse les « effets de la crise » au niveau des territoires. Par son recours à une carte des « zones d’emploi » et à la comparaison de plusieurs indicateurs macro-économiques, elle offre un regard particulièrement précis et analytique des effets de la pandémie sur le tissu économique français en 2020.
Coline Bouvard, Jean Flamand, Clément Dherbécourt et Boris Le Hir proposent dans cette synthèse une analyse particulière fine des effets territoriaux de la crise. Ils utilisent pour cela trois taux macro-économiques (la croissance de la valeur ajoutée, le recours au chômage partiel et la croissance de l’emploi privé), en distinguant pour chacun les effets sectoriels et résiduels, rapportés à 305 « zones d’emploi », qui ne correspondent pas forcément aux départements et autres délimitations géographiques traditionnelles. Le résultat permet un panorama d’une grande finesse, qu’ils viennent enfin mettre en perspective d’indicateurs macro-économiques autres (taux d’emploi public, taux d’emploi indépendant, taux de chômage en 2019).
Cela conduit, logiquement, à mettre en exergue des zones touchées par la nature de leur activité économique. Les Alpes, la Corse et la Côte d’Azur, dépendantes du tourisme, de manière logique et prévisible ; mais aussi par exemple Roissy, Montbéliard et Honfleur, qui sont des zones où l’activité est davantage liée au transport et à la logistique. A l’inverse, la Bretagne a été préservée car son économie est en réalité davantage portée par l’agro-alimentaire que par le tourisme.
Ils montrent aussi que la taille des métropoles ou l’urbanisation des territoires n’a pas été un critère déterminant de meilleure résistance à la crise : les situations de Lille (moins touchée) et Nice (très touchée) n’ont rien à voir.
Enfin, le croisement avec des indicateurs antérieurs fait ressortir certaines zones comme particulièrement inquiétantes : « Agde-Pézenas, Sète, Arles, Sainte-Maxime, Fréjus et Calvi, mais aussi de Calais dans les Hauts-de-France et de Côte-sous-le-vent en Guadeloupe. Toutes taux de chômage parmi les cinquante plus élevés en 2019 (supérieur à 10,5 %) et appartiennent également aux cinquante territoires les plus touchés par la crise » (p. 16).
De fait, cette synthèse est à parcourir sans hésiter pour mieux comprendre les conséquences fines de la crise sanitaire sur le tissu économique français.
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