Des perceptions ambigües pendant la crise 

Tout d’abord, le télétravail n’a pas été majoritaire pendant la crise puisqu’il n’a concerné que 40% des actifs avec 3,4 jours de télétravail par semaine en moyenne. Les salariés retirent de cette expérience un bilan très positif puisque 80% jugent que leurs conditions de travail ont été meilleures ou similaires en télétravail. Un bilan qui est à nuancer car jusqu’ici il s’agissait d’un télétravail subi qui est appelé à devenir choisi dans les prochains mois si les conditions sanitaires continuent de s’améliorer. Concernant les bénéfices du télétravail, décideurs et salariés s’entendent sur les 4 principaux : un gain d’autonomie, une meilleure organisation du travail, plus de facilités dans la vie personnelle et une meilleure concentration. De plus, les salariés sont 82% à être satisfaits de l’accompagnement de leur entreprise et de leur manager tandis que les managers se montrent plus critiquent d’eux-mêmes, n’étant que 62% satisfaits de leur propre accompagnement ce qui montre la difficulté qu’ils ont pu rencontrer dans l’accompagnement apporter aux collaborateurs vis à vis de la pratique du télétravail, bien différente des techniques de management classiques. 

Toutefois, ce bilan largement positif ne doit pas occulter les conséquences négatives du télétravail. En effet, les salariés sont 42% à regretter le manque de séparation entre la vie privée et la vie professionnelle, 61% pour les décideurs. 40% des décideurs considèrent également que la période de télétravail a fragilisé leur santé physique et mentale. Enfin, le télétravail est très vite limité pour favoriser les travaux collectifs et résoudre les problèmes à plusieurs même si 85% des télétravailleurs se disent satisfaits de leurs relations avec les membres de leur équipe, signe que le télétravail ne diminue pas nécessairement la cohésion de groupe d’une entreprise.  

Le retour sur site et les attentes pour demain 

Même si le télétravail a pu satisfaire, les salariés sont à 57% positifs à l’idée d’un retour en présentiel et les managers à 66%. Par ailleurs, plus de 20% des salariés appréhendent leur retour. Ces chiffres montrent la nécessité pour les entreprises d’avoir de véritables discussions internes pour rassurer et comprendre les salariés afin d’éviter les disparités de perceptions entre salariés et décideurs.  

L’étude révèle également que la communication interne devient un sujet capital : 64% des salariés souhaitent être plus informés, majoritairement par mail, et 95% des décideurs dans le cas d’un maintien du télétravail. Pour salariés et décideurs, ce contact est nécessaire notamment pour maintenir les relations avec les entreprises mais également pour mieux définir l’organisation du travail des salariés et près de la moitié d’entre eux souhaiteraient que les informations aient une tonalité plus humaine, plus empathique, un souhait également partagé par les décideurs. 

Globalement, les effets du télétravail semblent plutôt positifs pour les salariés puisqu’ils voudraient 2,7 jours en moyenne de télétravail par semaine contre 2,3 pour les décideurs, qui y voient donc également un aspect positif de la pratique. Il ressort donc de l’étude que le télétravail idéal pour les salariés et les décideurs serait un télétravail choisi à 100% et personnalisé en fonction des attentes de chacun. La mise en place et la gestion de ce système s’annoncent alors très complexes car cela nécessite une souplesse importante de la part des entreprises. 

> Replay de la conférence ici 

> Sur le site de la Fondation : Quel avenir pour le télétravail ? et Télétravail, management, QVT : premier bilan du travail confiné.