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S’engager pour l’environnement : une opportunité pour les entreprises

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) favorise la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable par la mise en place de démarches soucieuses des questions sociales, environnementales et de gouvernance. Alors que la crise écologique est une des grandes préoccupations de notre temps, le rôle des entreprises est particulièrement mis en avant. Si les réglementations ont impulsé les premières politiques RSE, la notion de responsabilité collective a désormais intégré les valeurs des organisations. Il reste cependant tout un chemin à parcourir pour convaincre les plus réticentes qu’améliorer leurs pratiques est non seulement indispensable face au défi environnemental mais aussi un levier d’attraction et de fidélisation des collaborateurs et des clients.

RSE : des normes juridiques à la responsabilité collective

C’est dans les années 1960-1970 que la notion de RSE est apparue pour la première fois dans la littérature scientifique. La question de l’implémentation de politiques responsables en matière d’éthique et d’environnement gagne progressivement du terrain et est débattue sur le plan international dans les années 1990. En 2010, l’Organisation internationale de normalisation crée la norme ISO 26000 déterminant les lignes directrices qui structurent les démarches RSE engagées par tout type d’organisation. Si elle est le standard international en la matière, cette norme n’a aucune force contraignante.

L’agrégation de différentes normes internationales, européennes et nationales ont imposé aux entreprises l’obligation de développer une politique RSE, notamment pour réduire l’impact de leur activité sur l’environnement. Mais si les réglementations ont encouragé les initiatives dans les entreprises, les problématiques environnementales sont progressivement entrées dans les mœurs et devenues une norme morale.

En effet, les citoyens attendent désormais du monde de l’entreprise un réel effort en la matière. De l’obligation juridique au sentiment de responsabilité collective, les entreprises s’engagent de plus en plus volontairement dans la préservation de l’environnement. Certaines entreprises se créent même autour d’un projet proposant une alternative à nos modes de production et de consommation nocifs pour la planète.

Pour Fabrice Bonnifet, directeur RSE du groupe Bouygues : “ C’est même plus qu’une responsabilité sociétale, c’est une responsabilité morale qui nous oblige à revoir nos modèles économiques pour qu’on arrive à concilier le monde des affaires et les limites planétaires ”. Dès lors, mettre en place et mener une politique RSE devient une question de responsabilité collective qui constitue par ailleurs une réelle opportunité pour les entreprises.

 

Politique RSE engagée : des bénéfices supérieurs à ceux du greenwashing

La mise en place d’une politique RSE engagée pour l’environnement confère à l’entreprise une image de marque favorable aux yeux des collaborateurs qui y travaillent et des clients qui consomment ses produits ou services. En effet, la prise de conscience écologique modifie petit à petit le rapport à l’entreprise : ce sont des éléments à prendre en compte puisqu’au-delà de l’impact positif sur la planète, les engagements d’une entreprise sont aussi de réels leviers en termes d’attractivité et de fidélisation, tant à l’égard des candidats que des clients.

Aussi tentées que peuvent l’être les entreprises de pratiquer le greenwashing en adoptant des techniques de marketing trompeuses sur leurs réels engagements et actions écologiques pour s’acheter une image auprès du consommateur, une telle stratégie peut être rapidement sanctionnée. La réglementation s’est durcie en réponse à ces pratiques. Par exemple, depuis le 1er janvier 2023, un décret faisant suite à la loi Climat et Résilience de 2021 encadre plus sévèrement toutes les allégations autour de la “neutralité carbone”, une expression désormais bien plus contrôlée dans son utilisation par les entreprises afin d’éviter le greenwashing.

Si l’entreprise peut être sanctionnée d’un point de vue judiciaire et financier, les collaborateurs et les consommateurs disposent aussi d’un réel pouvoir de sanction qui peut se répercuter sur l’activité d’une entreprise. Aussi, adopter une politique RSE franche et engagée pour l’environnement constitue une réelle opportunité tant du point de vue des candidats et collaborateurs que du côté des clients.

Dans son entretien avec Radio France, Elisabeth Laville, fondatrice et présidente d’Utopies, apporte une nuance sur le fait que ce n’est pas tant la réelle motivation de l’entreprise qui importe le plus dans la démarche mais bien l’effectivité de la mise en œuvre d’actions concrètes dans le cadre de la politique RSE :

“ L’intention d’achat est multipliée par 2,4 pour un consommateur en France, si on perçoit l’engagement positif d’une marque ou d’une entreprise et donc évidemment qu’il faut aussi le faire par intérêt, l’essentiel, c’est de le faire vraiment. ”

 

RSE : valoriser les bonnes pratiques mises en place par les entreprises

La RSE, pour son pan social comme environnemental, peut se déployer sous la forme d’actions adaptées à toutes tailles d’entreprises et à tous secteurs d’activité. L’unique condition préalable est la sensibilisation : des dirigeants aux collaborateurs, chaque individu composant l’entreprise doit être en alignement avec la politique suivie. Impliquer ses collaborateurs dans la cause, c’est aussi engager des réflexions collectives et mener des démarches collaboratives pour porter ensemble une politique RSE en interne comme en externe.

Pour les petites comme les grandes entreprises, l’objectif est de minimiser l’impact sur l’environnement. Il est important de prendre en considération l’aspect particulièrement polluant de certains secteurs d’activité qui, dès lors, vont devoir se réinventer. Pour le reste, la transformation peut débuter par le choix d’un fournisseur, d’un processus de production, de matériaux qui soient plus responsables, ou encore par la pratique du tri et de la récupération. A terme, c’est une multitude de petits gestes volontaires qui, mis bout à bout, feront la différence.

Ainsi, les politiques RSE en matière d’environnement se généralisent et les entreprises se montrent de plus en plus en plus volontaires, dès lors qu’elles comprennent que leurs pratiques aident tant à réduire leur impact sur la planète qu’à améliorer leur business. Toutefois, il ne faut pas oublier le pan social que comporte la RSE : la transition écologique vise à protéger le vivant, l’humain y compris. Dès lors, les mesures sociales vont de pair avec les mesures environnementales.

 

> Aller plus loin sur le site de la Fondation Travailler autrement : Management bienveillant et RSE : ce que les jeunes générations attendent de l’entreprise, 3 questions à… Hortense Harang, co-fondatrice de WeTradeLocal.io et de Fleurs d’Ici