« Les Invisibles Edition 2024 : Des vies sous contraintes », la nouvelle étude d’ampleur de la Fondation Travailler Autrement
La Fondation Travailler Autrement présente, en partenariat avec le Diot Siaci Institute, institut de recherche et de réflexion du Groupe Diot-Siaci, l’édition 2024 de son étude sur les Invisibles, réalisée par Occurrence auprès de près de 5000 répondants. Ils sont agents d’entretien, aides à domicile, caristes, aides-soignantes, vigiles, livreurs, éboueurs, caissières ou encore ouvriers agricoles, et représentent 11 millions de travailleurs qui contribuent au bon fonctionnement de notre société. Alors que la crise sanitaire avait révélé à tous ceux qui ne les voyaient pas l’existence de ces travailleurs essentiels, ils sont aujourd’hui retombés dans l’oubli malgré la promesse d’un monde d’après dans lequel rien ne serait jamais plus comme avant.
« Les Invisibles Edition 2024 : Des vies sous contraintes » s’ancre dans le prolongement de la première étude. Depuis 2022, la Fondation Travailler Autrement a mené avec le Diot Siaci Institute et Temps Commun un vaste travail collaboratif avec des DRH et des experts académiques lors des Comptoirs et des Ronds-Points des Invisibles. Ce travail a permis d’enrichir notre compréhension de ces travailleurs et de préparer une seconde étude au plus proche de leur réalité : conditions de travail, vie personnelle et familiale, environnement économique et social.
Des vies sous contraintes
Le quotidien des Invisibles est parsemé de contraintes, tant sur le plan professionnel que personnel, et c’est cette accumulation qui creuse un fossé significatif, voire un décrochage complet avec le reste de la population active occupée :
- précarité : une vie d’arbitrages financiers et de centimes ;
- pénibilité : une vie professionnelle difficile et une vie personnelle inexistante ;
- parentalité : une vie de parents, le plus souvent seuls et isolés socialement ;
- temporalité : une vie sans être maître de son temps ;
- territorialité : une vie à la mobilité freinée et coûteuse ;
- utilité : une vie utile mais pas reconnue.
Si toutes ces contraintes accumulées enferment les Invisibles dans une vie empêchée, l’étude nous a permis d’identifier des sous-catégories parmi ces travailleurs, en fonction de l’intensité ou de l’ordre de priorité de leurs contraintes :
- Personnes du soin, du lien et de l’éducation
- Nouvelles populations ouvrières
- Personnes isolées et fragilisées
La monoparentalité comme facteur de vulnérabilité
Au cœur des enjeux de vie des Invisibles, un facteur amplificateur est démontré dans cette étude : la structure du foyer. Alors que 25% des familles françaises sont monoparentales, dont 82% de mères, cette étude révèle la grande concentration de ces familles parmi la population d’Invisibles. Seules, avec un faible salaire sur lequel pèse le poids de l’ensemble du foyer, les mères monoparentales subissent un choc entre l’éducation et la gestion des enfants, les obligations professionnelles et la capacité à subvenir aux besoins du foyer.
Sur 10 femmes monoparentales en emploi, plus de 7 font partie des Invisibles ! La monoparentalité, qu’elle soit choisie ou subie, agit comme un facteur qui impacte, amplifie et aggrave tous les autres, et complexifie le quotidien des Invisibles. Alors que le foyer peut constituer une variable sécurisante, fragile, c’est tout l’édifice de vie des Invisibles qui vacille. La monoparentalité, 4 fois plus élevée dans les familles d’Invisibles que de Préservés, percute cette population déjà vulnérable. De plus, on retrouve une surreprésentation de ces familles monoparentales chez les plus précaires des Invisibles que sont les Personnes fragilisées et isolées : alors qu’ils ne représentent que 16% de la population d’Invisibles, ils regroupent 22% des situations de monoparentalité.
Si l’avenir des travailleurs invisibles est une responsabilité individuelle et collective, il est également du ressort des entreprises, des partenaires sociaux et des décideurs publics et politiques de trouver des solutions pour faciliter leur vie et mettre en lumière les bonnes pratiques. Un enjeu d’autant plus important pour les familles monoparentales ! Faciliter la vie des collaborateurs, c’est aussi permettre aux entreprises d’avoir des salariés engagés dans leur métier.
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