Les « Personnes du soin, du lien et de l’éducation » : l’espoir d’une reconnaissance ?
La Fondation Travailler Autrement présente, en partenariat avec le Diot Siaci Institute, institut de recherche et de réflexion du Groupe Diot-Siaci, et Temps Commun, l’édition 2024 de son étude sur les Invisibles, réalisée par Occurrence auprès de près de 5000 répondants. Parmi ces 11 millions de travailleurs, on distingue 3 catégories. Les « Personnes du soin, du lien et de l’éducation » sont les plus nombreux, et bien qu’ils s’en sortent mieux financièrement que les autres Invisibles, ils ressentent un cruel manque de reconnaissance.
Elles représentent 49% de la population d’Invisibles, et 17,9% de la population active occupée. Cette population est à majorité féminine et plutôt diplômée.
Quelles contraintes de précarité ?
Bien que leur situation financière soit légèrement meilleure que celle des autres Invisibles, elles gagnent tout de même 25% de moins que les autres actifs. Si le revenu de leur foyer les oblige à moins d’arbitrages et de sacrifices, il reste une source de frustration pour 53% d’entre elles. Les Personnes du soin, du lien et de l’éducation se classifient d’abord dans les catégories moyennes inférieures ou modestes.
Quelles contraintes de pénibilité ?
La charge mentale et émotionnelle de leurs métiers subie par 1 personne sur 2 est une source de stress, bien que la majorité d’entre elles parviennent à s’accorder des moments de décompression (69% ont pu partir en week-end ou en vacances ces 12 derniers mois). Elles sont assez bien entourées : en cas de coup dur, elles sont 43% à pouvoir s’appuyer sur plus de 3 personnes (vs 37% pour l’ensemble des Invisibles et 44% chez les autres actifs).
Quelles contraintes de parentalité ?
Le modèle familial le plus fréquent reste le couple avec enfant. Ainsi, leur rythme est centré autour de la famille : le 1/4 de leurs absences au travail se justifie par la garde d’enfant.
Quelles contraintes de temporalité ?
Ces travailleurs courent après le temps :
- Avec plus de temps libre, 73% le consacreraient aux loisirs (vs 69% des Invisibles et 83% des autres actifs).
- Ils sont moins nombreux à avoir du temps chaque matin pour aider leurs enfants à se préparer : 43% le font « tous les jours » alors que les autres actifs sont 48%.
Quelles contraintes de territorialité ?
La majorité des Personnes du soin, du lien et de l’éducation utilisent la voiture pour se rendre au travail, et parviennent plus souvent que les autres Invisibles à faire le plein à la station-essence.
Quelles contraintes sur le sentiment d’utilité ?
Enfin, 100% d’entre elles se sentent utiles (contre 93% des autres Invisibles et 86% des autres actifs), et ressentent du plaisir et de la fierté à exercer leur métier. En revanche, elles ne se sentent pas assez reconnues par la société dans leur travail.
> Découvrir l’étude : « Les Invisibles – Édition 2024. Des vies sous contraintes », la nouvelle étude d’ampleur de la Fondation Travailler Autrement
> A lire aussi sur le site de la Fondation Travailler autrement :