L’impact du trajet domicile-travail sur les taux d’absentéisme et de turnover

Alors que la distance domicile-travail était en moyenne de 3 km dans les années 1960, la décorrélation du lieu de vie et du lieu de travail a fait grimper cette distance à 13,3 km aujourd’hui. Ainsi, les ¾ des Français utilisent la voiture pour se rendre au travail, avec un temps de trajet de 50 minutes aller-retour, moyenne qui cache toutefois de grandes disparités. Face à des temps de trajet parfois chronophages, des études montrent que 69% des Français seraient prêts à changer d’emploi pour se rapprocher de chez eux, et 60% accepteraient même une baisse de salaire pour vivre à moins de 20 minutes de leur lieu de travail. 

Par ailleurs, 74% des actifs français sont des employés de terrain qui n’ont pas ou que peu la possibilité de télétravailler. Ces employés font donc des trajets domicile-travail tous les jours. Et si une majorité d’entre eux travaille pour un employeur multi-sites, beaucoup ne savent pas qu’ils pourraient travailler sur un site plus proche de chez eux. 1km à Pied est le premier logiciel RH à avoir mis le doigt sur le fait que cette situation concerne 60% des salariés. Bon nombre de trajets sont donc inutilement longs et ont un impact moral et financier qui génère de l’absentéisme et du turnover : on compte en moyenne 18 jours par an d’absence par salarié de terrain. Le groupe Les Petits Chaperons Rouges fait partie des nombreuses organisations à avoir collaboré avec la start up, et a identifié 78% de bénéficiaires potentiels d’une mobilité interne géographique parmi ses effectifs ! Un tel modèle pourrait également s’appliquer aux prestataires de services afin d’optimiser leurs déplacements géographiques entre leurs lieux d’intervention.

Les freins à une optimisation de ces temps de trajet

Tout d’abord, les trajets changent souvent car 10% des foyers déménagent chaque année et dans 1 cas sur 7 cela implique un changement de commune. Par ailleurs, les employeurs ne sont pas naturellement incités à optimiser les trajets domicile-travail pour plusieurs raisons : le temps de trajet n’est pas comptabilisé comme du temps de travail, les coûts des trajets en voiture ne sont pas toujours inclus dans les obligations de gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) et pas toujours indemnisés, et les entretiens professionnels n’abordent pas obligatoirement la mobilité interne et géographique. De plus, le recrutement interne est souvent négligé au profit d’une communication RH orientée vers des candidats externes. Enfin, lorsqu’un employé exprime un souhait de mobilité et qu’aucun poste n’est immédiatement disponible, cette demande n’est pas toujours suivie pour une opportunité future.

De leur côté, les employés ne sont pas toujours proactifs dans ce domaine, souvent parce qu’ils ne connaissent pas bien les ressources humaines ou sont éloignés du siège, éprouvent des difficultés à accéder à l’intranet, ou ne sont simplement pas informés de la parution des offres d’emploi. La crainte d’être perçus comme demandant une “faveur” alors même qu’ils ont plus de risques de faire partie des absentéistes s’ajoute à leur réticence à initier des demandes de mobilité.

Les mobilités internes géographiques comme puissant levier RH

La plateforme 1km à pied permet de fluidifier les process RH afin d’aboutir à l’optimisation des trajets domicile-travail des salariés. Ce système permet de favoriser les candidats en interne avant d’ouvrir les offres d’emploi aux candidats extérieurs. Il repose sur deux facteurs clés : la communication interne qui est nécessaire pour inciter les salariés à exprimer leurs souhaits de mobilité, et l’acculturation qui doit l’accompagner pour intégrer le fait que ces mobilités géographiques ne relèvent non pas d’une logique de récompense mais d’une politique managériale efficace et de réduction de l’absentéisme. Systématiquement, chaque poste vacant ou chaque souhait émis doit faire l’objet d’une recherche de solution en interne. Une fois bien intégrée, cette pratique peut aussi s’élargir à la permutation de salariés entre deux sites pour des gains mutuels ou encore à des propositions proactives de la part de l’entreprise. 

Les mobilités internes géographiques sont bénéfiques à bien des égards. Tout d’abord, elles améliorent la qualité de vie au travail en offrant aux salariés un meilleur équilibre vie pro – vie perso, en réduisant la part des déplacements dans leur budget et dans leur temps quotidien, et en renforçant leur engagement au travail. Simultanément, elles optimisent la performance opérationnelle de l’entreprise en réduisant l’absentéisme et le turnover, les frais de remplacement et de formation, les frais kilométriques s’il y en a, et les coûts de recrutements externes : c’est à la fois un gain de temps et d’argent. Elles boostent par ailleurs la productivité en garantissant plus de stabilité et d’efficacité dans l’équipe, plus de flexibilité sur les heures supplémentaires et plus d’engagement. Enfin, il s’agit de la mesure de mobilité durable qui réduit le plus d’émissions de CO2 dans le Plan Mobilité Employeur de chaque site qui l’a mise en place. 

En moyenne, les mobilités internes opérées permettent de gagner 10 km de trajet aller-retour. Des employeurs privés comme Auchan ou publics comme l’Urssaf Alsace ont eu recours à ces plans de mobilité interne ou de mobilité employeur innovants et performants.

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