Présentation

La raison d’être de notre Fondation

La Fondation « Travailler autrement, vers les nouvelles formes d’emploi » a été créée à l’initiative des groupes ITG, Alixio et IGS ainsi que des syndicats CFDT et CGT-cadres.

Les membres fondateurs partent d’un constat partagé : le rapport des Français au travail et à l’entreprise connaît une mutation sans précédent, de nouvelles formes d’emploi se développent. Qu’elles soient subies ou choisies, elles impliquent davantage d’autonomie pour les individus et plus de souplesse pour les entreprises.

Ce « travailler autrement » est le résultat de trois phénomènes qui se renforcent mutuellement :

  • l’installation durable d’un chômage de masse en France ;
  • l’affaiblissement de l’« institution travail » et du rapport collectif à l’emploi ;
  • l’individualisation des besoins et l’affirmation des aspirations personnelles dans la sphère professionnelle.

Ce n’est donc pas un changement temporaire, une évolution de courte durée mais une tendance  puissante et durable. C’est l’ensemble du marché du travail qui redessine sa propre image.

Ce mouvement de fond qui construit une nouvelle réalité du travail est trop peu analysé, trop ignoré.

La conviction qui anime les membres de la Fondation Travailler autrement pour les nouvelles formes d’emploi est que cette mutation profonde, l’accroissement de l’autonomie de l’individu, le besoin de souplesse des entreprises et la sécurisation des parcours professionnels, doit faire l’objet d’un véritable débat public, éclairé par de nouveaux travaux de recherche et d’analyse.

Les nouvelles formes d’emploi : une réalité méconnue

Méconnues du grand public, ou rattachées à tort à des traditions juridiques étrangères, les nouvelles formes d’emploi recouvrent l’ensemble des modalités d’emploi autres que les CDI et qui dérogent à la traditionnelle relation salarié-employeur.

Sociétés coopératives, portage salarial, télétravail, mobilités externes, intérim, bourses de travail indépendant à temps partiel… La Fondation souhaite ouvrir le débat sur les nouvelles formes de travail et promouvoir les innovations sociales opérées par les entreprises.

Les mutations observées de manière transversale sur le marché du travail sont autant de signes de l’avènement d’une nouvelle façon de travailler.

Le décloisonnement horaire et spatial du travail est commun à toutes les formes modernes de travail

Il ouvre de nouvelles possibilités de cumul d’activités ou de groupements d’employeurs. L’omniprésence des TIC est un des facteurs clés de cette évolution :

  • un des signes en est la part croissante du télétravail dans la population active : au Japon, il concerne déjà 29% des actifs, aux Etats-Unis 28% et en Europe 18% [1] ;
  • de même, 27% des travailleurs de l’Unions européenne, salariés ou indépendants, ont un lieu de travail différent de celui de leur entreprise [2] ;
  • l’arrivée des jeunes générations sur le marché du travail renforce ce phénomène, puisque 4 jeunes diplômés sur 5 considèrent qu’Internet revêt une importance vitale et fait partie de la substance même de leur vie et 68% déclarant qu’ils devraient pouvoir accéder aux réseaux sociaux à partir de leur lieu de travail [3].

La diversification des formes de contrats de travail est une autre facette de l’évolution des façons de travailler

  • la part de l’emploi atypique dans l’emploi total est passé de 5% en 1982 à 11% en 2008 en France, avec une forte hausse des CDD, de l’intérim et des contrats d’apprentissage ;
  • la palette des contrats et statuts disponibles a aussi connu une grande diversification : outre le CDI, les CDD, le temps partiel, saisonnier, l’intérim, le portage salarial, les contrats emploi solidarité, les contrats de formation, de professionnalisation, d’insertion, les stages, les volontariats civiques, les volontariats internationaux en entreprise, l’auto-entrepreneuriat, etc. se sont développés.

Nos missions

Constituer un laboratoire de recherche et d’idées pour mieux mesurer et comprendre

La Fondation doit nourrir un nouveau champ de réflexion, par deux approches complémentaires :

  • mieux cerner les phénomènes de fond sur le marché du travail et les mutations du rapport au travail ;
  • identifier les innovations en matière de gestion des ressources humaines, de méthodes de travail et de droit social, qui ne soient ni orientées vers une simple dérégulation, destructrice nette de droits, ni vers une superposition et un enchevêtrement de statuts nouveaux.

La Fondation est ainsi chargée d’enrichir les connaissances disponibles autour des nouvelles formes de travail en finançant des travaux de recherche dans divers domaines des sciences humaines (droit du travail, économie du travail, sociologie du travail).

Dans ce cadre, elle réalise des études et des comparaisons internationales.

Être un acteur du débat public

La Fondation a pour ambition d’informer et de sensibiliser le grand public, les décideurs publics, les partenaires sociaux  et les médias. Elle entretient une plateforme d’information sur les nouvelles formes d’emploi et communique sur les réseaux sociaux auprès des publics concernés.

Par l’organisation annuelle d’un colloque, la Fondation prend part aux débats qui animent la société autour des formes de travail. Elle conclue des partenariats avec des entreprises et des organismes publics qui réfléchissent à l’encadrement des nouvelles formes d’emploi et à l’avenir de celles-ci.

Notre méthode

Première fondation à appréhender de manière transverse la question des nouvelles formes d’emploi, la Fondation pour les nouvelles formes d’emploi a décidé d’organiser ses travaux en adoptant une méthode :

  • scientifique : notre Fondation s’engage à appliquer à l’ensemble ses études une exigence de qualité scientifique pour asseoir les réalités que nous percevons mais que nous devons démontrer ;
  • connectée : notre Fondation utilisera toutes les potentialités des technologies de l’information pour diffuser ses analyses et ses actions ;
  • ­ouverte : elle recueillera l’avis d’un panel large d’experts pour proposer des analyses et formuler des propositions à 360° : sociales, économiques, sociétales, psychologiques, techniques.

[1] Source CIETT (Confédération Internationale des Entreprises de Travail Temporaire)

[2] Source: Eurofound 5th EWCS – 2012

[3] Source: Etude Cisco World Technology report 2011