Les cadres veulent être volages, mais pas indépendants
Un sondage Opinionway pour Hire pointe un paradoxe intéressant en matière de nouvelles pratiques de travail : les cadres sont intéressés par le travail flexible, organisé en mission mais sont réticents à pleinement adopter le statut de freelance. Comment l’expliquer ?
Un tiers des cadres séduits par le travail en missions
Ce n’est pas nouveau, on sait que les salariés ne veulent plus dédier leur carrière entière à une seule entreprise. Mais ici le chiffre impressionne : les cadres sont désormais un sur trois à vouloir travailler à la mission. Un tiers d’entre eux fait donc le choix de la flexibilité
Cette évolution tiendrait notamment au changement de la nature des missions. Traditionnellement, les cadres en mission, appelés « cadres de transition » étaient souvent appelés pour mener pour des tâches ingrates (licenciements, restructurations). Mais désormais, le caractère court de la mission et leur forte volatilité les rendent beaucoup plus stimulantes. Il s’agit par exemple de relever un challenge digital ou de créer un nouveau produit.
Des cadres encore réticents au freelance
Il y a pourtant un paradoxe. Malgré cette appétence pour l’organisation du travail en missions, les cadres restent très prudents : ils ne sont qu’un sur dix à vouloir obtenir le statut de freelance. On voit ici que les cadres désirent ne pas avoir de routine, construire leur carrière comme un puzzle, mais sans abandonner le statut de salarié. Le CDD et l’intérim, oui, mais l’indépendance complète, non.
On évoque donc souvent la mort du salariat, mais il est clair que ce statut de salarié reste un statut confortable et avantageux pour une partie des travailleurs, les cadres.
L’article que BFM Business a consacré à ce sondage permet de pointer un paradoxe propre aux cadres et plus particulièrement aux travailleurs français : une forte volonté d’autonomie mais une peur du changement et du manque de sécurité des statuts.
> A voir : le court reportage vidéo sur BFM Business « Happy Boulot’
Mais aussi sur le site de la Fondation Travailler Autrement:
> L’avis de Patrick Levy-Waitz : « Les cadres ont un puissant désir d’autonomie »