Livre – Dernière chance avant le chaos
« Tant pis, nos enfants paieront », de François Lenglet (Albin Michel, 231 pages, 18€)
Le sujet
Dans son nouveau livre, « Tant pis, nos enfants paieront », le journaliste François Lenglet dresse un sombre constat de l’« extraordinaire dégringolade de la France depuis dix ans », notamment en matière d’emploi. Mais il s’efforce aussi de proposer quelques « orientations efficaces ».
C’est « le chiffre qui (nous) tue », lance cet analyste féru d’histoire économique : « À 10% de la population active en 2016, le taux de chômage français est exactement le même que celui qui prévalait durant la crise des années 1930 ». C’est à ses yeux l’un des handicaps majeurs d’un pays qui n’en manque pas (effondrement de la classe moyenne, baisse de la richesse par habitant, auxquels s’ajoute un sentiment d’insécurité renforcé). Un contexte anxiogène, au bas mot, qui fait le lit des solutions des partis nationalistes et souverainistes.
François Lenglet se désespère de « l’appétit français pour l’immuable » dont il voit une nouvelle manifestation dans la controverse sur le projet de loi El Khomri. Alors l’auteur propose dans son dernier chapitre « quelques idées simples » en matière de politique économique, mais aussi en matière d’emploi. À ce qu’il considère comme une indispensable révolution de la formation professionnelle, il lie une réforme du marché du travail, tout aussi indispensable à ses yeux, qui doit permettre de « simplifier le code du travail et de rendre le coût du licenciement prévisible, fut-il élevé ». Quant à « la fin supposée du salariat », François Lenglet considère qu’elle n’est pas pour demain, même s’il importe, selon lui, de constituer un régime de protection pour les travailleurs indépendants.
L’auteur
Après une carrière dans la presse économique (L’Expansion, Enjeux-Les Echos, La Tribune), François Lenglet a dirigé la rédaction de BFM Business avant de devenir rédacteur en chef du JT de France 2, où il présente maintenant un magazine économique mensuel L’angle éco. Il est également depuis deux ans chroniqueur sur RTL Matin.
La citation
« Ayant perdu la flexibilité monétaire, nous aurions dû mettre au point la flexibilité sociale. C’est parce que nous ne l’avons pas fait que l’économie privée ne parvient plus à croître. (…) Nous touchons ici au cœur français : la passion pour l’immobile, pour ce qui ne change pas, l’intangible, l’éternel. Noble passion lorsqu’elle s’investit dans la forge de valeurs universelles, mortelle lorsqu’elle investit l’économie. » .
> Pour en savoir plus : la fiche du livre
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