L’intrapreneuriat attire les salariés comme les entreprises
Deloitte vient de publier une étude sur l’intrapreneuriat. Effet de mode ou vague de fond ? C’est la question à laquelle s’est attaché à répondre le cabinet en partenariat avec Viadeo et Cadremploi.
4 000 salariés français ont été sondés afin de saisir les enjeux de cette nouvelle forme de travail qui émerge au sein des entreprises. Concept défini par l’américain Grinford Pinchot en 1978, cette démarche permet d’introduire une gestion entrepreneuriale dans une une organisation. Les salariés deviennent ainsi « intrapreneurs ».
L’intrapreneuriat donne l’opportunité à l’entreprise de développer des services et des produits innovants qui seront, à termes, utilisés par l’entreprise.
L’intrapreneuriat, quelles opportunités ?
Comportant peu de risque car contrairement à l’entrepreneuriat, elle n’implique pas d’engagement financier, la démarche est considérée par les sondés comme une « aventure personnelle et professionnelle motivante ». Pour ceux qui ont déjà tenté l’expérience, ils sont 88 % à exprimer être prêts à le refaire et ils sont 63 % à estimer que c’est un bon accélérateur pour devenir entrepreneur par la suite. Pour ceux qui n’ont pas encore testé l’intrapreneuriat, 74 % d’entre eux voudraient le faire dans les trois ans à venir.
Du coté des entreprises, cette démarche permet de répondre aux attentes et aux besoins des salariés. Développement personnel, autonomie, challenge, indépendance… elle est source de motivation. L’intrapreneuriat donne également la possibilité de faire émerger des projets innovants. Les produits et les services qui vont être développés pourront être utiles aux entreprises comme à leurs clients.
Un concept peu connu qui doit faire face à des obstacles
L’intrapreneuriat se développe dans les entreprises mais reste une démarche assez marginale. 12 % des sondés sont intrapreneurs contre 38 % en entrepreneuriat. 63 % des entreprises n’ont pas de programme intrapreneurial. Pourquoi ?
Les entreprises restent frileuses à l’idée de mettre un place un tel programme car l’intrapreneuriat nécessite une forte mobilisation des ressources de l’entreprise, qu’elles soient humaines, financières ou horaires.
De plus, la démarche intrapreneuriale (comme entrepreneuriale) contient nécessairement un risque d’échec inhérent à tout projet.
Enfin, il appartient à l’entreprise de réunir toutes les conditions favorables à la mise en place d’un tel projet. Si les conditions de travail ne sont pas favorables, la démarche ne pourra jamais voir le jour.
Alors, mirage ou oasis ?
Beaucoup de signaux positifs laissent à penser que l’intrapreneuriat n’est pas une mode mais une démarche qui va prendre de l’ampleur dans les années qui viennent. En effet, 41 % des projets en intrapreneuriat ont fait l’objet de lancement de produits et 66 % des sondés assurent que les produits développés en intrapreneuriat ont été adoptés par les structures qui ont porté les projets.
Les programmes intrapreneuriaux sont aussi des leviers puissants pour attirer et fidéliser les talents : 2 sondés sur 3 sont attirés par des entreprises avec un programme d’intrapreneuriat. L’intrapreneuriat apparait donc comme un moyen pour les entreprises de se démarquer des autres.
Toutefois, seulement 37 % des entreprises possèdent un programme intrapreneurial, un chiffre bas qui donne à réfléchir sur l’avenir de cette démarche.
> Retrouvez les principales conclusions de l’étude en intégralité sur le site de Deloitte
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