Éditorial : Chantier d’été
« On avance, on avance, on avance », disait la chanson (signée Alain Souchon). Le fait est que le projet phare de ce début de quinquennat, la réforme du droit du travail, s’organise au rythme prévu par son grand ordonnateur. Présenté le 28 juin en conseil des ministres, un projet de loi d’habilitation doit permettre au gouvernement de réformer par ordonnances. Mais le chantier a commencé précédemment.
48 réunions avec les partenaires sociaux sont prévues jusqu’au 21 juillet. Les chiffres parlent donc d’eux-mêmes : l’heure est à la concertation. Quant aux syndicats, ils sont « vigilants mais pas suspicieux », selon la formule de Jean-Claude Mailly. On ne peut que s’en féliciter.
Alors peu importe si « on n’a pas assez d’essence pour faire la route dans l’autre sens », comme le regrettait la même chanson. En l’occurrence, l’important, l’essentiel même, est d’aller de l’avant à force d’échange et d’intelligence collective. Car il est peu dire que cette réforme est attendue par beaucoup – autant qu’elle est redoutée par d’autres. Même si pour la Fondation, les reformes sur la formation professionnelle et l’assurance chômage ouvriront vraiment le débat sur la transformation du modèle social et sur les nouvelles formes d’emploi. « C’est un cap que nous voulons cohérent », nous a affirmé Édouard Philippe lorsqu’il a reçu la Fondation Travailler autrement le 26 juin à Matignon pour un dîner de travail.
Nous avons rencontré un Premier ministre déterminé, qui entend « avec franchise et modestie », rechercher l’efficacité en respectant scrupuleusement tous les acteurs et en n’effectuant les arbitrages qu’une fois les consultations menées. Dont acte.
Faire confiance, c’est ce dont le pays a besoin.
Patrick Levy-Waitz, Président de la Fondation Travailler autrement
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