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Les interactions au bureau, indicatrices de performances ?

Le  développement accru des espaces de travail partagés durant le XXème siècle, notamment ses open-spaces, aurait dû, venir à bout du sentiment d’isolement social tout en favorisant la fluidité de la circulation de l’information entre collaborateurs et ainsi améliorer les performances. Le baromètre Paris Workplace  interroge tous les ans les salariés au sujet de leurs usages, attentes et niveau de satisfaction vis-à-vis de leur environnement de travail. En 2019, l’enquête « Et si on se parlait ? » revient sur les liens entre relations aux bureaux et performances.

L’importance consacrée aux relations sociales au bureau

Sur 1 619 salariés franciliens interrogés par l’IFOP (Institut français d’opinion publique) et la SFL (Société Foncière Lyonnaise) 6 salariés sur 10 indiquent se sentir isolés au sein de leur entreprise. Un donnée marquante quand 82% d’entre eux partagent leur bureau. Les salariés se sentant souvent isolés craignent vingt fois plus de subir un licenciement qu’une personne rarement ou jamais isolée. Ces craintes impactent la capacité à se projeter dans son entreprise : en découle ainsi une baisse significative des performances au travail.

Une ombre qui pèse lourd, quand on sait que pour 42 % des répondants, la première motivation à se rendre sur leur lieu de travail est la vie sociale avec leurs collègues. L’organisation physique du lieu de travail est un critère décisif dans leur choix de carrière pour près de la moitié d’entre eux (43%).

Heureusement, l’enquête offre aux entreprises de nombreuses pistes de réflexions quand à l’amélioration de leurs espaces dans le but de développer les interactions sociales entre collaborateurs :  84% des salariés qui échangent le plus et entretiennent des bonnes relations peuvent profiter de lieux de convivialité (canapés, cafétéria d’étage,…), 62% d’espaces autre que les salles de réunion pour se réunir et travailler.

Faut-il augmenter coûte que coûte le nombre d’interactions dans son entreprise ?

L’enquête met en avant l’importance de la qualité des interactions vis-à-vis de la quantité : au-delà de vingt relations par jour, leur qualité et la performance des collaborateurs sont impactées, de plus, les individus fréquentant plus de vingt collègues par jour sont 51% à avoir des difficultés de concentration au bureau.

Il s’agirait donc de préférer qualité à quantité. Attention toutefois : 80% de ceux qui ont de mauvaises relations avec leurs collègues se sentent souvent stressés.

Et l’encadrement du télétravail ?

Phénomène en pleine expansion, avec 4 franciliens sur 10 qui télétravaillent au moins une fois par semaine, il est pourtant relégué au rang de mauvais élèves dans le domaine des relations sociales : les concernés sont deux fois plus nombreux à ressentir l’isolement au sein de leur entreprise.

Un compromis intéressant mais pas cité dans le rapport se trouve peut-être dans la fréquentation des espaces de coworking : en effet, ils permettent aux salariés qui n’arrivent pas à se concentrer chez eux de s’imposer un certain nombre de règles propices à la productivité (horaires, séparation vie professionnelle et vie personnelle,…) tout en permettant les interactions sociales avec les autres coworkers et ainsi diminuer l’isolement social !

> Pour accéder au rapport « Et si on se parlait ? » de Paris Workplace dans son intégralité

> Egalement à lire sur le site de la Fondation Travailler autrement, « Les nouvelles manières d’organiser les espaces de travail »