L’activité physique en entreprise, du gagnant-gagnant ?
A l’occasion de la Journée nationale du Sport en entreprise instaurée par le MEDEF, le réseau d’entrepreneur a organisé une conférence pour rappeler l’importance d’exercer une activité physique au travail en s’appuyant notamment sur la première étude chiffrée sur le sujet menée par l’Organisation Nationale de l’Activité Physique et de la Sédentarité (ONAPS). Difficile de douter encore de la pertinence et de l’utilité d’exercer une activité physique en entreprise d’autant plus qu’entreprise et sport sont souvent liés : la quête de la performance, atteindre des objectifs, progresser, autant de termes applicables tant au monde du travail qu’à celui du sport.
Une avancée plafonnée
Aujourd’hui, l’activité physique en entreprise est déjà beaucoup plus présente qu’il y a 10 ans, il y a eu une prise de conscience généralisée sur le fait que le sport est un facteur de bien-être et de productivité. La crise sanitaire a d’ailleurs démontré que diminuer l’activité physique diminuait également la productivité des salariés. Pourtant, cet engouement progressif semble plafonner, l’activité physique a alors besoin d’un nouveau souffle et l’étude de l’ONAPS est le dernier gros argument en date pour convaincre les dubitatifs. Avec l’arrivée des Jeux Olympiques Paris 2024, la volonté est claire : optimiser l’impact de ces jeux en développant davantage l’activité physique en entreprise.
Les résultats de l’étude sur l’activité physique en entreprise
Le rapport entre sport et entreprise avait déjà été évalué auparavant, mais aucun n’avait montré l’impact chiffré que l’activité physique pouvait avoir sur une entreprise et ses salariés. Cette enquête de l’ONAPS est donc une première nationale. Il en ressort que l’activité physique est un réel levier de compétitivité avec des salariés qui sont 6 à 9% plus productifs qu’auparavant. De plus, comme l’intuition pouvait nous le suggérer, cela a un impact très positif sur la santé des salariés puisqu’ils gagneraient près de 3 ans de vie en pratiquant une activité physique dans le cadre de leur travail. Par conséquent, les dépenses de santé et l’absentéisme diminuent. L’employeur a alors tout intérêt à investir dans ces activités physiques, d’autant plus que pour un euro investi, son investissement rapporterait entre 2,5 et 4,8€. Au-delà des bénéfices économiques de l’activité physique, il y a également une cohésion entre salariés qui se créent autour de ces émotions partagées qui donnent envie au travailleur de rester dans l’entreprise.
Les recommandations pour encourager davantage l’activité physique au travail
Tout d’abord, il faut rappeler qu’il est recommandé pour tout les individus de pratiquer une activité physique au minimum 30min par jour. Ensuite, l’ONAPS détaille les bonnes pratiques en 4 axes principaux :
- La Sensibilisation et la Communication : via des conférences, des affiches, il s’agit de faire prendre conscience aux salariés de l’importance d’avoir une pratique sportive au travail car ceux qui en ont le plus besoin sont souvent ceux qui n’osent pas.
- L’adaptation de l’Environnement professionnel : cela correspond au fait de dédier des espaces spécifiques à la pratique d’activités physiques (vestiaires, douches, salle de sport…).
- La lutte contre la Sédentarité : pour les salariés de bureau, cela consiste à forcer les employés à des déplacements fréquents tels que pour avoir accès à l’imprimante, à une poubelle ou autre. Ce point souvent oublié est pourtant important car le temps passé assis ne se rattrape pas.
- La Proposition Régulière d’activité physique : il s’agit de développer des évènements réguliers autour d’activités sportives, la meilleure façon étant de varier les actions pour prendre en compte un maximum de salariés qui peuvent être au cœur des propositions.
Par ailleurs, il est important pour les entreprises de s’auto-évaluer en identifiant les réussites et les échecs pour améliorer les actions menées. L’ONAPS précise que l’activité physique au travail est tout à fait compatible avec le télétravail, il est peut-être même encore plus nécessaire. Enfin, un label de reconnaissance sport-entreprise est à l’étude et pourra être un moyen de valoriser les entreprises qui font des efforts sur le sujet de l’activité physique au travail.
Un moyen de s’engager pour Paris 2024
Le président de la Fédération Française de Judo et son homologue de la Fédération Française d’Athlétisme ajoutent que l’activité physique au travail peut parfaitement se lier à un soutien de l’entreprise à un athlète. Cette forme de lien financier a l’avantage d’être bénéfique tant à l’athlète qu’à l’entreprise. En effet, l’entreprise est en contact avec un professionnel du sport qui peut organiser les activités physiques de la société et l’athlète bénéficie d’un sponsor, s’assure un revenu supplémentaire et peut ainsi mieux se concentrer sur ses performances. Les deux présidents soulignent l’importance de tels liens, une condition sine qua non pour tenter de remporter un maximum de médailles aux jeux olympiques.
Retrouvez également l’étude de l’ONAPS Activités physiques, sédentarité, et télétravail en période de confinement.
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