Quel management des talents aujourd’hui ? Et demain ?
Mardi 9 novembre 2021, la conférence “Fuite des talents : redonner du sens aux carrières”, organisée par ParlonsRH, s’est intéressée au management des talents dans les entreprises. Comment leur donner envie de rester, comment contribuer à leur bien-être, quelles sont leurs attentes, autant de questions auxquels les intervenants ont apporté une réponse basée sur l’expérience sur plus de 200 000 salariés.
Le constat actuel : la fuite des talents
La fuite des talents a toujours existé, mais il semblerait que la crise sanitaire ait accéléré ce phénomène. Aujourd’hui, d’après un sondage McKinsey de septembre 2021, 40% des collaborateurs souhaiteraient quitter leur entreprise dans les 3 à 6 mois. Or, ces départs affectent économiquement l’entreprise, d’autant plus dans le cas des start-up. En effet, selon l’agence de recrutement Easy Partner, le départ d’un salarié dans le secteur du numérique coûte jusqu’à 45 000 euros à l’entreprise entre la recherche d’un remplaçant, la formation puis l’adaptation de celui-ci. Si, comme le pense Maya Noël, directrice de l’association France Digital, un salarié ne reste que 2 ou 3 ans dans la même organisation, le turn-over d’un poste coûterait alors entre 135 000 et 225 000 euros sur 10 ans, ce qui n’est pas négligeable pour de nombreuses sociétés. Les causes de ces fuites sont multiples : la qualité de vie au travail, une mauvaise intégration au système de l’entreprise, un manque de perspectives de carrière… De plus, la tension de certains métiers facilite grandement les mobilités puisque le salarié est assuré de trouver un nouvel emploi dès son départ. Les talents étant les principaux atouts de productivité et de compétitivité des entreprises, les garder parait donc essentiel pour la bonne santé de l’organisation. Toutefois, la réaction des employeurs à ce phénomène est souvent inadaptée, elle consiste la plupart du temps à augmenter le salaire de leurs collaborateurs alors que les soucis les plus fréquents des talents sont le manque d’impact et de sens de leurs tâches.
Le programme d’aide aux entreprises
Certaines entreprises proposent alors aux autres sociétés d’appliquer leur programme pour permettre de fidéliser les talents. Tout d’abord, force est de constater que les confinements successifs n’ont pas été sans conséquence : le télétravail a plu à de nombreux actifs, il devient alors une condition qui compte dans leur rapport à l’entreprise et leur envie d’y rester, le télétravail personnalisé étant préféré. Concernant la projection des collaborateurs dans l’entreprise, on peut parler de méthode VOF – Vite, Ouvert, Flexible. En effet, le salarié doit pouvoir rapidement se projeter dans l’entreprise car, notamment avec des réseaux tels que LinkedIn, des offres concurrentes vont très vite lui parvenir d’une manière ou d’une autre. Cette projection doit également être ouverte, permettant au salarié d’envisager des évolutions verticales et horizontales, pour développer les compétences transverses, le tout sans goulot d’étranglement qui contraindrait le travailleur à suivre un chemin défini et figé. Enfin, l’entreprise doit savoir se montrer flexible en considérant les évolutions du monde du travail, les nouveaux travailleurs tels que les slasheurs, ce qui implique de savoir innover sur les emplois proposés. Le maître mot de cette méthode, c’est la projection permanente, le salarié ne doit jamais se sentir prisonnier de sa position dans l’entreprise car c’est ce qui conduit aux fuites. Par ailleurs, pour permettre et entretenir cette projection, il faut que l’entreprise participe aux côtés du salarié à son évolution professionnelle en 3 temps : Connaître, Mobiliser, Anticiper. Connaître parce qu’il est important de bien cartographier et organiser les compétences de chacun, de là on peut mobiliser les salariés en leur proposant des formations pour acquérir les compétences qu’ils souhaitent avoir et il faut anticiper les écarts de compétences pour les réduire par la suite. Enfin, il faut savoir que l’on ne peut pas retenir un salarié qui souhaite quitter l’entreprise, mais on peut anticiper les mobilités via des systèmes de succession “en veille” : il s’agit de candidats retenus à un poste, mais dont le contrat ne peut démarrer que lorsque le précédent salarié quitte l’entreprise. La fuite des talents n’est donc pas une fatalité, elle invite les entreprises à se réinventer, à savoir plaire à ses salariés comme elle sait le faire avec ses clients.
> Pour visionner la conférence en replay (rediffusion jusqu’au 31/12/2021 et nécessite de créer un compte).
> Article Le Monde sur la fidélisation des salariés en start-up.
> Sur le site de la fondation, retrouvez nos articles sur l’onboarding et le rapport SoManyWays de 2018 sur « Attirer, fidéliser et engager les jeunes, le nouveau défi RH ».